L’Afrique offre plusieurs opportunités d’exportation pour les pays du monde entier, y compris la Tunisie. Mais notre présence en Afrique subsaharienne demeure timide pour diverses raisons, dont la plus importante est le transport aérien, maritime et terrestre.
Pour investir ce marché qui compte des millions de consommateurs à pouvoir d’achat moyen ou élevé, il est nécessaire de bien s’y préparer. La Tunisie, qui a adhéré à des groupements de l’Afrique, n’a pas encore exploité cette opportunité et ses exportations sont restés faibles, voire insignifiantes par rapport aux pays européens et américains. Pourtant, les entreprises tunisiennes ont atteint un niveau de perfection sur le plan de la qualité des produits qui est comparable à ceux des autres pays avancés. C’est le cas, pour les secteurs des industries du textile-habillement, du cuir et chaussure et de l’agroalimentaire. Les pays de l’Afrique subsaharienne ouvrent de nouveaux horizons pour les entreprises tunisiennes, qui seront appelées à redoubler d’effort en vue d’augmenter le volume de leur production. C’est que ces pays achètent des produits divers et en grandes quantités. Le respect des délais de livraison est l’une des conditions à prendre en considération pour réussir l’aventure africaine et faire des affaires. L’un des problèmes à résoudre concerne donc le transport aérien. De nouvelles lignes régulières doivent être affrétées vers ces pays pour en tirer le meilleur profit. De plus, le coût de ces voyages vers les pays africains ciblés doit être modéré pour ne pas obliger l’exportateur à payer le prix fort, ce qui se répercute sur le coût total de la marchandise et sur la compétitivité. Nos compagnies aériennes sont appelées à offrir des tarifs préférentiels aux exportateurs, en comprimant le coût du transport.
Les marchés les plus prometteurs
La Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Niger et le Burkina Faso sont parmi les marchés les plus prometteurs que les exportateurs tunisiens peuvent exploiter pour commercialiser leurs produits. Ces marchés sont demandeurs de presque tous les produits, comme le textile-habillement, les matériaux de construction, le cuir et chaussure et les produits alimentaires. Encore faut-il que ces produits soient fabriqués selon les normes et standards internationaux. C’est le cas également du transport maritime, qui doit bien se préparer à cette nouvelle aventure africaine. Des navires de fret maritime doivent être mobilisés à cet effet, comme ceux de la Compagnie nationale de navigation et ceux des autres sociétés privées opérant en Tunisie. Le fret maritime est destiné surtout au transport de grandes quantités de marchandises vers les différents ports africains. Un suivi de l’opération d’acheminement et de livraison doit être effectué par des compétences tunisiennes mobilisées à cet effet. Les chefs d’entreprise tunisiens peuvent également investir dans ces pays, en créant des centrales d’achat pour être proches des grandes enseignes de la distribution et des distributeurs, et les inciter à acheter les produits tunisiens. C’est une occasion aussi de connaître les nouvelles tendances des consommateurs en vue de remodeler les produits à commercialiser en fonction des besoins et des exigences du marché. Plusieurs pays arabes ont ouvert des succursales de leurs entreprises dans les pays africains. On peut citer le Maroc et le Liban. Une banque tunisienne a également tenté l’expérience, en ouvrant une agence dans un pays de l’Afrique subsaharienne. Mais cette expérience est insuffisante pour conquérir un vaste marché. Il est nécessaire, voire primordial, d’ouvrir de nouvelles succursales des entreprises tunisiennes pour augmenter notre part de marché. L’investissement réalisé dans l’un de ces pays sera amorti en quelques mois, compte tenu du niveau des transactions commerciales. La première étape, avant d’entrer dans ce marché, consiste à étudier d’une façon rigoureuse les besoins et les spécificités de la demande pour donner des informations aux unités de production. Celles-ci remodèlent leurs outils de travail pour fabriquer des produits adaptés à la demande. C’est que l’exportation vers le marché européen n’est pas compatible avec celle du marché africain, dans la mesure où les consommateurs ont des besoins spécifiques.